L’UE n’est ni une force de paix, ni une famille basée sur la solidarité et les droits de l’Homme, comme elle le prétend
Le service de presse du C.C d’AKEL,
Le 15 Septembre 2015, Nicosie (Chypre)
Les décisions approuvées à la réunion du 14/09/2015 des Ministres de l’Intérieur de l’UE sur le comportement à l’égard du flux de réfugiés sont totalement inappropriées et vraiment lamentables, compte tenu des énormes besoins qui ont surgi.
Les Ministres de l’UE ne se sont pas mis d’accord sur la proposition de l’attribution aux Etats Membres de quotas obligatoires pour répartir entre eux les 120.000 réfugiés. Ils ont seulement décidé de transférer 40.000 réfugiés d’Italie et de Grèce, mais pour seulement 34.000 d’entre eux l’Etat qui les accueillera devra être identifié.
Parallèlement, plusieurs gouvernements européens ont rétabli les contrôles frontaliers pour interdire l’entrée aux réfugiés et appliquent des mesures de répression brutale contre eux en érigeant des murs et des grillages. En outre, le Conseil des Affaires Générales de l’UE a décidé hier d’initier la deuxième phase de l’opération militaire navale EUNAVFOR Med dont l’objectif est d’empêcher l’entrée d’immigrants et de réfugiés dans l’UE. Il s’agit là d’opérations qui font partie de la logique sans issue de vouloir résoudre le problème des réfugiés par la voie militaire, qui n’aurait pour effet que d’augmenter les tragédies et le nombre de morts.
Les évènements sont dramatiques, il s’agit d’une crise humanitaire en cours de développement. Il a été démontré, une fois de plus, que l’UE n’est ni une force de paix, ni une famille basée sur la solidarité et les droits de l’Homme, comme elle déclare l’être. Après avoir participé à d’importantes interventions impérialistes qui ont chassé des millions de gens de leurs pays, l’UE verrouille maintenant ses frontières, interdisant aux réfugiées de trouver un abri ceux-ci finissant par se noyer sur le pas de sa porte. Les gouvernements de l’UE qui refusent d’accepter une répartition juste des charges et d’accueillir de réfugiés dans leurs pays sont doublement responsables.
Le Gouvernement Chypriote a exprimé, à juste titre, la disponibilité de Chypre à assumer sa part. Cependant, des mesures plus efficaces et substantielles sont nécessaires :
- Abolition du système de Dublin et fourniture de documents aux réfugiés leur permettant d’entrer dans leur pays de destination.
- Mise au point d’un planning d’accueil permanent des réfugiés dans tous les Etats Membres, qui déterminera la répartition des réfugiés entre les Etats Membres en fonction de leur nombre d’habitants et de leur situation économique.
- Création de sites temporaires d’accueil pour les demandeurs d’asile, conformément aux normes de l’ONU, avec aide financière de l’Union Européenne.
AKEL répète que pour résoudre définitivement la crise des réfugiés il faut mettre fin aux guerres l’UE et ses Etats Membres doivent se désengager immédiatement de la guerre civile qui se déroule en Syrie et promouvoir une solution politique par des moyens diplomatiques.
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