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Discours prononcé parle Secrétaire Général d’AKEL, Andros KYPRIANOU,pour informer les Missions Diplomatiques présentes en République de Chypre des derniers développements de la question chypriote.

 

Lundi, 23 Avril 2018, Hôtel “Hilton”, Nicosie (Chypre)

 

gs akel presveisA vous tous, au nom du Comité Central d’AKEL, je souhaitela bienvenue à notre Réunion annuelle. Nous vous remercions chaleureusement  d’avoir accepté notre invitation. Ces contacts que nous avons entretenusdepuis plusieurs années nous permettent d’expliquer nos positions, essentiellement sur la question chypriote, mais aussi sur d’autres sujets importants. A cette même occasion nous souhaitons entendre vos propres points de vue et vos  approches, qui nous aideront à compléter nos  réflexions et nos idées.

La Région de Méditerranée Orientale est aujourd’hui un volcan en pleine activité. La Syrie est située à seulement 105 kilomètresde notre île. Selon un vieux dicton chypriote: «Si la maison de votre voisin brûle, votre maison est aussi en danger ». D’autant plus que la Turquie, la puissance occupante à Chypre, prend une part activedans lebain de sang perpétré en Syrie. En fait, ce n’est que récemment  qu’elle a envahi et occupé la zone d’AFRIN  en Syrie.

Nous ne sommes pas indifférents à la récente attaque de missiles, effectuée sous le prétexte de l’usage d’armes chimiques. Bien entendu, nous sommes opposés à tout usage d’armes chimiques. Cependant, un tel usage n’a pas étéprouvé, ni qui en a été responsable s’il a vraiment eu lieu.

Nous devons également nous préoccuper, et cela nous concerne, del’afflux des réfugiés. Nous,Chypriotes, éprouvons une grande émotion causée par ce problème qui est une nouvelle conséquence de l’activité militaire dans notre Région et qui doit préoccuper davantage et plus fortement l’ensemble de la communauté internationale.

Dans le même temps, je dois aussi mentionner le problème Palestinien. Il s’agit là aussi d’un volcan en activité. Nous savons que ce problème doit être résolu sur la base qui a été convenue, à l’avantage tant des Palestiniens que des Israéliens. Nous estimons que la tentative de créer un nouveau « fait accompli »sur le terrain et l’agressivité exercée par Israël  mettent fortement en danger les perspectives d’une paix durable. Nous estimons depuis très longtemps  que l’ensemble de la Région de Méditerranée Orientale mérite d’être mieux traité.

La récente provocation de laTurquie dans la Zone Economique Exclusive (EEZ) de la République de Chypre, qui est une violation du Droit de la Mer, a empêché, par la menace d’usage de la force armée,  l’exploration par l’ENI  d’hydrocarbures dans le Bloc 3 de cette zone. Ce fait n’aurait pas dû être toléré par la Communauté Internationale. De telles actions constituent une escalade des tensions et peuvent conduire à des aventures dangereuses et incontrôlées.

A notre précédente réunion, le 19 Octobre 2017, je vous avais informés en détail sur les évènements de Crans-Montana et la position d’AKEL. Je ne veux pas vous fatiguer par une répétition. Je  veux simplement direque nous sommes d’accord avec le Secrétaire Général de l’ONU que dans cette station suisse  a été manquée une chance historique de résoudre la question chypriote.Ce qui importe maintenant c’est ceque nous allons faire dorénavant. L’expérience historique  de la question chypriote depuis 1974 montre que  dans des périodes sans négociations en cours la situation se détériore et que la Turquie tente de mettre en place de nouveaux« faits accomplis ».

A titre indicatif je signale que ce que l’on appelle la « TRNC » (République Turque du Nord de Chypre) a été proclamée en 1983,  suite au rejet de l’initiative  des indicateurs  CUELLAR, qui était un schéma de négociation très peu détaillé. Le passage officiel de la Turquie et des dirigeants Turco-Chypriotes du concept « Fédération » à celui de « Confédération » a eu lieu en 1997, lorsqu’il y eut une interruption prolongée entre les négociations et lorsque la crise des « 53000 missiles » et la rhétorique du « volcan en activité » étaient à leur sommet. De grands efforts pour promouvoir des échanges commerciaux directs entre ce pseudo-Etat illégal et le monde extérieur furent entrepris après le résultat du référendum de 2004.

Après l’échec de la conférence de Crans-Montana,nous avons reçu le Rapport du Secrétaire Général de l’ONU qui non seulement exemptait la Turquie de toute responsabilité, mais en fait la félicitait de sa position concernant le problème crucial de la sécurité et des garanties, alors qu’il imputait  la responsabilité de l’absence de volonté politique aux dirigeants des deux communautés. Malheureusement, la Haute Représentant de l’UE, F. MOGHERINI, tout en dénonçant la Turquie  pour différents manquements, a vanté la position de la Turquie concernant la question chypriote en  disant qu’à Crans-Montana « il ya eu une intense coopération pour trouver une solution ».

Dans de telles circonstances, l’audace de la Turquie  a été jusqu’à empêcher  les forages dans la ZEE de la République de Chypre et de menacer de faire usage de la force.J’attire votre attention sur le fait que cet incident n’a pas eu lieu dans une zone que la Turquie considère faussement  comme faisant partie de sa propre EEZ.

Malheureusement, l’échec de la conférence de Crans-Montana  au eu aussi d’autres effets.  Toute confiance et entente ont été totalement détruites entre les deux dirigeants lesquels se sont ensuite engagés dans une rhétorique incapable d’aider à résoudre une crise. De même, a été détruite la foi en une faisabilité de la solution, tant chez les Turco-Chypriotes que chez les Gréco-Chypriotes. Dans les deux communautés cette situation  favorise  la levée du nationalisme et des forces qui ne veulent pas de solution, ainsi que de celles qui flirtent de plus en plus  avec l’idée d’une partition définitive.

La Turquie menace ouvertement la République de Chypre, tandis que ERDOGAN, de toute sa superbe, crée un sentiment de peur chez les Gréco-Chypriotes qui se demandent si c’est avec cette Turquie-là que nous cherchons de trouver une solution viable ou s’il ne faudrait pas trouver autre chose pour garantir leur sécurité.

C’est dans cette situation extrêmement  défavorable qu’ont eu lieu les élections présidentielles en Février dernier.  Malgré cela et sans tenir compte de cette mauvaise situation et du fait que nous étions en période pré-électorale, AKEL a continué à  défendre de toutes ses forces la solution de la question chypriote. Nous avons agi ainsi bien que nous ayons été désespérément  seuls à  adhérer à cette politique.

Nous avons perdu les élections et  avons continué  à subir des critiques impitoyables et mortifères, mais nous avons tenu bon  et résisté à ces attaques. Nous pensons que nous devons persister à agir de manière patriotique et responsable, quel qu’en soit le coût politique. Nous plaçons au-dessus de tout le bien de notre pays et de  l’ensemble de notre peuple, les Gréco-Chypriotes et les Turco-Chypriotes, les Maronites, les Arméniens et les Catholiques Romains. Pendant la période électorale nous avons subi des critiques venues de deux adversaires. D’une part de membres  du soi-disant « milieu centriste » et d’autre  part du Gouvernement. Les représentants de ce  « milieu centriste »  accusaient AKEL  d’avoir des positions  de « soumission », alors qu’eux-mêmes affirmaient que ces élections constituaient un référendum sur la question chypriote.

En outre, le Palais  Présidentiel et le parti gouvernemental DISY parlaient de deux approches extrémistes, celle d’AKEL  et celle des « politiciens  intermédiaires ». Ils persistaient à  désinformer la population en alléguant qu’AKEL exerçait des pressions sur le Président  pour qu’il fasse des concessions inacceptables alors que la Turquie était l’unique responsable de l’échec de la Conférence de  Crans Montana.

Malheureusement, c’est cela qui a été leur réponse à la position responsable du parti AKEL, qui a  toujours soutenu avec force le processus de négociation quel qu’en soit le coût politique. AKEL n’a jamais agi dans un esprit de vengeance, bien qu’il sache pertinemment que le parti gouvernemental DISY pendant la Présidence de Demetris CHRISTOFIAS avait changé ses positions pour des considérations purement électorales.

L’élection présidentielle a été gagnée par M. ANASTASIADES. Ce qu’il faut maintenant c’est trouver une voie pour reprendre la procédure de négociation avec la perspective d’obtenir une solution aussi rapidement que possible sur la base du cadre agréé pour un seul Etat unifié, qui  sera une continuation de la  République de Chypre, avec une souveraineté unique, une personnalité internationale unique et une citoyenneté unique, avec une structure étatique de Fédération bizonale, bicommunautaire et une égalité politique des deux communautés, conformément à la définition figurant dans les résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU.

Le Secrétaire Général de l’ONU dans son rapport au Conseil de Sécurité » en Septembre 2017 indique la voie à suivre pour la reprise des négociations destinées à obtenir  une solution de la question chypriote. Il appelle  les deux dirigeants à décider ensemble qu’ils mèneront, avec toute la volonté politique requise, une procédure vraiment significative. Il ne s’en tient pas à cette simple généralité, mais précise ce que l’on doit entendre par« procédure cherchant une issue positive »  à savoir : continuer l’effort à partir du point obtenu à CRANS MONTANA, c’est-à-dire essentiellement la réaffirmation du fait que les convergences acquises au cours des dernières années, le cadre fixé par GUTERRES et le mécanisme d’application de la solution doivent être maintenus.

En ce qui concerne le déroulement de la procédure, il faudrait envisager de regrouper les six principales questions en suspens,  parmi lesquelles la sécurité et les Garanties (déjà sur la table de discussion), la question territoriale, les propriétés, la participation électorale aux différents corps électifs,  et aux décisions au niveau fédéral, le traitement égalitaire entre citoyens Gréco-Chypriotes et Turco-Chypriotes (déjà sur la deuxième table de discussion entre les dirigeants des deux communautés).

AKEL est totalement d’accord avec l’approche citée plus haut, non seulement parce qu’elle est proposée par le Secrétaire Général de l’ONU, mais parce que nous sommes fermement convaincus  que le point auquel nous somme arrivés est une bonne étape pour parvenir à un résultat satisfaisant dans un bref délai. Plusieurs mois avant que le Secrétaire Général eut exprimé cet avis et plus précisément depuis la tenue de la première conférence à Genève, AKEL avait proposé au Président de la République de procéder de manière similaire. A savoir : entamer une discussion avec M. AKINCI sur toutes ces questions et explorer s’il existait une base d’entente. Si une telle évolution était possible, ils pourraient alors finaliser les discussions sous les auspices de l’ONU.

La raison pour laquelle nous soutenons cette approche est simple : tous les chapitres de la question chypriote  se trouent désormais à un stade avancé de convergence. Deux ou trois questions centrales seulement restent à résoudre. Le Secrétaire Général de l’ONU a raison de souligner dans son Rapport que les questions essentielles ont été résolues à l’exception du chapitre  des propriétés dans lequel il reste encore des questions à résoudre. Bien entendu, nous précisons que si les 6 chapitres sont réglés, il reste encore quelques questions  moins importantes qu’il sera plus facile de régler ultérieurement

C’est précisément la raison pour laquelle l’approche de regrouper les points à négocier  est devenue impérative. La négociation séparée de chaque chapitre a désormais atteint ses limites. La négociation croisée des chapitres restants offre une meilleure chance de conclure favorablement. En outre,  un débat sous forme regroupée, élimine le problème auquel nous devions constamment faire face, à savoir : quel point doit être discuté prioritairement et quels sont ceux pouvant attendre.

Par exemple :

– le Président ANASTASIADES a placé la question du pouvoir exécutif à la fin de la liste, alors que M. AKINCI a préféré y placer la question de MORPHOU,

– parfois, le Présidentde la République a placé le chapitre de la Sécurité et des Territoires avant la discussion du reste des chapitres,

– M.AKINCI demande un calendrier avec une date de fin, et ainsi de suite.

Il est  donc évident que la seule façon d’agir efficacement est de prévoir le regroupement des éléments de la négociation.

– Par ailleurs, chacun des deux dirigeants reproche à l’autre le fait que presque une  année après il n’a pas été possible de reprendre les efforts.

Toutefois, le Secrétaire Général de l’ONU n’est pas encore  convaincu que les deux dirigeants sont véritablement disposés à aller de l’avant. A cause de cela, lui-même ne fait pas preuve d’une grande  volonté à reprendre les négociations.

Le Président ANASTASIADES déclare qu’il est prêt à procéder dans le cadre défini par GUTERRES, sans autres conditions. Par ailleurs, il souhaite commencer la procédure par une discussion sur les aspects internes et après une bonne préparation avant d’entamer la conférence, sans préciser ce que cela signifie. L’opinion d’AKEL que le Secrétaire Général de l’ONU n’est pas convaincu du fait que le Président ANASTASIADES  soit véritablement prêt à  entreprendre des négociations significativement substantielles. De même, Mustafa AKINCI ne  l’a pas convaincu, à cause de ses craintes d’un recommencement  d’une procédure sans fin.

En outre, M. AKINCI demande formellement un  calendrier. Parfois il exige même la mise en place d’un statu quo pour les Turco-Chypriotes, dans le cas d’un nouvel échec. Ces exigences ne peuvent pas être acceptées par la partie Gréco-Chypriote. L’amère expérience du passé montre que des calendriers artificiels sont destinés à échouer et peuvent mener à des arbitrages, ce qui a été l’un des principaux motifs de l’échec des plans d’ANNAN, échec causé par le contenu de ces plans et au fait qu’il était demandé que chacun de ces plans soit soumis à un référendum que chacun des dirigeants  avait la possibilité  de refuser, au lieu d’agir en faveur de leur approbation.

C’est pourquoi, au lieu d’insister sur un calendrier strict, la partie Turco-Chypriote devrait s’en tenir à l’essence même du problème à résoudre. Il est évident que la procédure, telle qu’elle est proposée par le Secrétaire Général de l’ONU, aura une date de début et une date de fin proches l’une de l’autre. Si elle se conclut par une compréhension réciproque et stratégique des six questions clés, nous  entamerons le compte à rebours vers la solution.

Par ailleurs, concernant la deuxième exigence présentée, il n’est pas sérieux pour quiconque d’attendre  que, en cas d’échec, la partie Gréco-Chypriote puisse accepter que l’illégal pseudo-Etat soit surévalué. Cette exigence ne peut qu’inciter fortement la partie Turco-Chypriote à mener délibérément  les efforts précédents vers une impasse. Nous ne prétendons pas que  M.AKINCI ait eu une telle intention, mais il est possible que cela se passe ainsi.

 Il faut aussi ajouter aux difficultés mentionnées les lectures différentes faites par les deux dirigeants du cadre proposé par GUTERRES.  Bien entendu,  la personne la plus compétente pour toute clarification sur ce cadre est le Secrétaire Général de l’ONU lui-même. Cela ne pourra être fait que si la procédure reprend.

Dans ces conditions défavorables, le dîner commun des deux dirigeants n’a pas mené à un résultat satisfaisant. Personne, il est vrai, ne s’attendait à des résultats spectaculaires, mais ce dîner aurait dû être un pas en direction de la reprise des négociations. Dans sa déclaration après le dîner, le représentant du Secrétaire Général de l’ONU affirmait sa disponibilité de ce dernier pour faire valoir ses bons offices ; mais il va de soi que, comme dans tout problème politique non résolu, la volonté politique des deux parties est nécessaire par avance. Il est évident que même près ce dîner M.GUTERRES n’est toujours pas convaincu qu’il existe une volonté politique en faveur d’une procédure dont le but est semblable à celui qu’il propose lui-même.

Par ailleurs, le dirigeant Turco-Chypriote a aussi présenté une autre exigence qui complique la situation encore davantage, à savoir : la formation d’un Comité Commun sur le  Gaz Naturel. Il s’agit bien sûr d’une exigence déjà ancienne, mais reprise actuellement avec insistance.

A notre avis, la partie Gréco-Chypriote a eu raison de ne jamais accepter que le problème du Gaz Naturel  soit mis sur la table de négociation. La République de Chypre ne peut pas abandonner ses droits de souveraineté  tant que la question chypriote n’a pas été résolue. Si elle faisait cela, elle ouvrirait la Boîte de Pandore et inciterait fortement la partie Turco-Chypriote à faire obstacle  à la solution de notre problème politique. Cependant, pendant la Présidence de Demetris CHRISTOFIAS d’importantes convergences avaient été obtenues  sur les questions des zones maritimes, des ressources naturelles et la distribution des revenus de la Fédération.

Plus précisément, il a été convenu que toutes les zones maritimes, y compris la EEZ, relèveront de  la compétence de la Fédération et que ceci  s’appliquera aux ressources naturelles. Il s’agit là d’une convergence bénéfique pour les deux parties .Le fait que la Zone Economique Exclusive sera unique renforce la souveraineté unique et la personnalité internationale unique (position Gréco-Chypriote) et le fait que tant la EEZ que les ressources naturelles relèveront de la compétence de la Fédération signifie que le gaz naturel appartient aux deux communautés, bien qu’il ait été découvert en face des rives méridionales de l’île (côté turco-chypriote). Si nous ajoutons à cela le fait que, selon la  convergence en question,  le Gaz Naturel fera partie des Revenus de la Fédération, dont la distribution a déjà fait l’objet d’un accord virtuel, il est évident que la solution de la question chypriote  résoudra aussi le problème du gaz naturel et que le seul problème encore en suspens est celui de la délimitation de la EEZ par rapport à la Turquie, ce qui naturellement ne fait pas l’objet  de la discussion intercommunautaire. (A ce sujet, je  suis très satisfait de remarquer que le Secrétaire Général de l’ONU dans son rapport fait spécifiquement référence à ces convergences, un nouveau fait qui confirme leur importance).

Je voudrais dire également quelques mots sur la position de la partie Turco-Chypriote selon laquelle la partie Gréco-Chypriote agit unilatéralement sur la question du gaz naturel. Or, dans la pratique qu’en est-il ?

– Premièrement : les revenus issus du gaz naturel ne seront pas effectifs dans l’immédiat,  mais  seulement après plusieurs années, quand nous serons capables de l’utiliser et aurons payé aux sociétés chargées de l’extraction leur dû qui s’élèvera à plusieurs millions d’Euros.

– Deuxièmement : le contenu des accords de délimitation déjà signés a presque franchi la « ligne jaune », c’est-à-dire atteint le niveau maximum qu’un Etat aussi petit que le nôtre pourrait payer.

– En outre, le prétendu « Accord de délimitation des eaux continentales » signé entre le Régime illégal et la Turquie cède environ deux tiers de leur superficie à la Turquie. Nous savons parfaitement que la Turquie tente d’occuper une bonne place sur la carte énergétique de la Région et que les Turco-Chypriotes veulent leur part dans l’exploitation du gaz naturel. Le moyen le plus certain d’y parvenir est de mettre en place la solution de la question chypriote. Alors, comme  je l’ai déjà expliqué, la question de la  part revenant aux Turco-Chypriotes sera définitivement et irrévocablement réglée et garantie. Quant à la Turquie, nous ne sommes pas opposés à discuter son rôle, bien entendu à condition qu’il ne porte aucun préjudice aux intérêts de Chypre. Nous, le parti AKEL, sommes prêts, lorsque la question chypriote sera résolue, à soutenir l’ouverture de négociations avec la Turquie sur la construction d’un gazoduc qu’elle pourra utiliser pour ses propres besoins  et aussi pour le transport du gaz naturel vers l’Europe. La prise d’ une telle décision dépendra des réalités économiques le moment venu.

Ceci dit, je dois évoquer un problème qui nous intéresse tous, à savoir les relations entre la Turquie et l’UE, la situation actuelle de ces relations et leurs perspectives. Je dirai simplement que nous continuerons, pour des raisons qui pourront faire l’objet d’une discussion lors d’une autre rencontre, à soutenir l’admission de la Turquie dans l’UE. Cela, bien entendu, sans faire l’impasse sur toutes les très nombreuses choses  qui restent à faire pour y parvenir,  notamment les obligations d’Ankara envers Chypre.

In conclusion, je souhaite vous assurer qu’AKEL reste fermement engagé pour obtenir une solution de la question chypriote sur la base du cadre convenu et nous continuerons de travailler fermement  dans ce sens. Dans cette bataille difficile pour la libération et la réunification de notre pays et de notre peuple, nous espérons que vous continuerez à nous apporter votre soutien et votre solidarité et nous vous en remercions chaleureusement. Nous sommes certains que vous partagez notre opinion que la solution de la question chypriote est de l’intérêt de tous :

– du peuple chypriote dans son ensemble,

– de la Grèce,

– de la Turquie,

– des autres pays de la Région et

– de l’Union Européenne.

 

 

 

 

 

 gs akel presveis

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