Déclaration du Bureau Politique d’AKEL sur la question chypriote.
Office de presse du Comité Central d’AKEL, Nicosie (Chypre), le 17 Septembre 2016
Dans sa réunion d’hier, le Bureau Politique du C.C. d’AKEL a discuté de l’évolution de la question chypriote.
Les prochains mois seront décisifs pour l’issue des négociations en cours :
– Ou bien nous parviendrons à nous approcher d’un accord sur le problème des propriétés, ce qui permettra une discussion substantielle sur la question territoriale et donc sur le problème de la sécurité,
– Ou bien la procédure sera un échec, entraînant toutes les conséquences négatives qui en résulteront.
AKEL restera fermement engagée dans son soutien à la procédure de négociation, sans donner un blanc-seing à quiconque. Notre perspective n’est pas la continuation de la situation partitionniste actuelle, mais la solution de la question chypriote sur la base des principes et du cadre agréés ; une solution qui libérera et réunifiera notre pays et notre peuple.
Dans cette conjoncture critique, le parti AKEL considère qu’il doit réaffirmer ses orientations de principe, connues de longue date, sur la base desquelles il maintiendra sa position si, et dans le cas où, les pourparlers parviennent à une conclusion, à savoir :
- Retrait des troupes d’occupation turques, abolition du système anachronique des garanties datant de 1960, ainsi que l’abolition de tout droit d’intervention unilatéral. AKEL rejette toute solution faisant appel à l’OTAN pour assurer la sécurité.
- Continuité de la République de Chypre et sa transformation en une Fédération bicommunautaire, bizonale avec maintien du statut d’Etat-Membre de l’ONU et de l’Union Européenne, ainsi que maintien des traités internationaux de la République de Chypre. L’interdiction de toute sécession constitue une sauvegarde supplémentaire pour assurer la continuité de la République de Chypre.
- Autorité centrale forte, détentrice de toutes les compétences nécessaires pour assurer, entre autres, l’unité de l’Etat, la souveraineté unique, la personnalité internationale unique et la citoyenneté unique.
- Jouissance illimitée des libertés fondamentales et des droits de l’Homme pour tous les citoyens chypriotes. AKEL n’accepte aucune dérogation aux acquis communautaires.
- Fin de la colonisation et respect du rapport démographique de 4 à1, tant au moment de la mise en vigueur de la solution que plus tard, lors de migrations futures de citoyens Gréco-Chypriotes ou Turco-Chypriotes.
- Ajustement territorial substantiel qui, entre autres, placera Famagouste et Morpho sous administration Gréco-Chypriote.
- Raccourcissement jusqu’à leur limite minimale des délais accordés, tant pour les retours de territoires que pour le retrait des troupes d’occupation.Les territoires concernés par les ajustements devront faire partie de la Fédération Gréco-Chypriote dès la mise en vigueur de l’accord général.
- Emission d’une résolution de forte résonance par le Conseil de Sécurité de l’ONU et par d’autres organismes importants, au moment où l’accord général entrera en vigueur.
AKEL appelle toutes les forces politiques à faire des efforts pour parvenir à une union aussi forte que possible. L’effort à accomplir pour inverser le dangereux et fragile statu quo actuel, dans le but d’assurer l’avenir et les perspectives de notre pays et de notre peuple, est immense et dans cette lutte chacun est nécessaire. Objectivement, le rôle du Président de la République est décisif pour réaliser cette union. Nous ne demandons pas aux partis politiques de changer leurs orientations. Nous appelons au respect mutuel et à la tolérance mutuelle, afin que chacun contribue à la solution de la question chypriote à sa propre manière.
AKEL adresse son chaleureux salut au peuple de Chypre, aux Gréco-Chypriotes et aux Turco-Chypriotes, il les appelle à continuer de lutter pour parvenir rapidement à la solution, une solution qui nous libérera bientôt de l’occupation et de l’actuel état de division effective, qui créera une situation durable de paix, de sécurité et de coopération dans notre pays.