Déclaration d’ Andros Kyprianou, Secrétaire Général du Comité Central d’ AKEL
21 Mars 2013
Je salue l’esprit de compréhension et de consensus qui a régné pendant la réunion de ce matin consacrée à trouver des pistes pour faire face aux problèmes de notre économie. Je souhaite et j’espère que ce climat se maintiendra.
La décision de créer un Fonds National d’Investissement constitue un pas, d’ampleur limitée mais d’une importance significative, pour faire face aux problèmes financiers au moyen de nos propres forces. J’exprime ma certitude que les masses soutiendront cet effort, car notre peuple est animé d’un sentiment très fort de sa responsabilité patriotique.
Toutefois, la route vers un règlement radical du problème reste encore très longue. Nous, les membres d’AKEL, répétons notre désapprobation totale avec le récent accord entre l’Eurogroupe et M. ANASTASIADES. Il est évident que l’Eurogroupe a pris une décision basée essentiellement sur des critères politiques et non sur des critères strictement économiques. Son objectif est de soumettre la République de Chypre à un esclavage économique et d’exercer sur elle une domination politique. Si nous avions permis une quelconque évolution de ce genre, cela aurait eu, nous en sommes absolument certains, des effets extrêmement négatifs sur les efforts que nous déployons pour résoudre la « question chypriote » et pour l’utilisation de notre richesse naturelle au bénéfice du peuple de Chypre.
Les réactions de nos partenaires européens, après le rejet de leur accord inacceptable avec le gouvernement chypriote, confirment nos craintes antérieures: à savoir que si nous avions accepté cet accord nous ne serions pas arrivés au bout du chemin, mais tout juste au début de nouvelles difficultés pour le peuple chypriote. L’acceptation des exigences sans précédent de la Troïka, qui violent les décisions des organes de l’UE, nous aurait entraînés dans une spirale infernale de nouvelles exigences encore plus douloureuses. Il est évident pour tout citoyen européen que les cercles dominants de l’Union Européenne ont chois de s’engager dans une voie vindicative contre Chypre, alors que dans le même temps ils caressent la Turquie – un pays qui depuis presque quatre décennies occupe illégalement une partie du territoire chypriote.
C’est pourquoi nous, au nome d’AKEL, insistons pour que nous cherchions la solution de nos problèmes en dehors du cadre de la Troïka, en nous basant sur nos propres forces mais aussi sur le soutien de pays qui ont des motifs pour nous aider.
Puisque des points de vue différents persistent sur une acceptation des propositions de la Troïka et la spirale infernale qui s’ensuivrait, nous proposons que ce soit le peuple chypriote qui décide si la solution doit être recherchée à l’intérieur ou à l’extérieur de la Troïka. De notre point de vue, sur un problème d’une nature aussi grave qui pèsera d’un poids très lourd sur nos vies dans les années à venir, nos décisions doivent être prises au moyen d’un référendum qui devra se tenir le plus tôt possible.
Dès lundi, nous avons proposé à M. ANASTADIADES de demander l’assistance de M. Poutine, le Président de la Russie, et nous avons contribué à organiser la conversation téléphonique entre eux. Nous salons les efforts qui sont en cours et exprimons notre disponibilité à nous rendre en Russie avec M. ANASTADIADES lorsque son rendez-vous avec M. Poutine sera fixé. Nous considérons que la présence de tous les dirigeants politiques à Moscou facilitera une prise immédiate de décisions, si cela était nécessaire.
AKEL appelle le peuple chypriote à rester calme, mais résolu. Nous faisons face à des moments très difficiles qui détermineront l’avenir de notre pays. Cependant, ce n’est pas la première fois que nous faisons face et surmontons des difficultés similaires, quand nous sommes unis et agissons collectivement.